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Antiseptiques

14 septembre 2005, par VAILLANT L. & MARTIN L.

Sommaire

Les antiseptiques sont des molécules possédant une activité antimicrobienne rapide, transitoire et peu spécifique qui les oppose aux antibiotiques [2]. Leur spectre d’activité est propre à chaque famille d’antiseptiques et peut couvrir les bactéries, les champignons (levures, dermatophytes), les spores, les virus et les parasites. L’activité sur les prions est mal connue, mais probablement nulle pour la majorité des antiseptiques. Les antiseptiques peuvent entraîner la disparition des agents infectieux sur lesquels ils sont actifs (activité dite « bactéricide », « virucide », etc.) ou la simple inhibition de leur croissance (activité dite « bactériostatique », « virustatique », etc.). L’antisepsie s’oppose à l’asepsie, à la désinfection et à la stérilisation. L’asepsie consiste en effet en l’ensemble des mesures physico-chimiques destinées à prévenir l’apport exogène de micro-organismes. La désinfection est la destruction des micro-organismes sur les surfaces inertes, particulièrement sur le matériel et dans les locaux à usage médical. La disparition des micro-organismes après stérilisation est, par définition, maintenue dans le temps.

L’activité des antiseptiques a été standardisée par l’Agence française de normalisation (AFNOR, site internet : http://normesenligne.afnor.fr). Un antiseptique est dit bactéricide s’il réduit in vitro la quantité initiale de cinq souches données de bactéries d’un facteur 105 après un temps de contact de 5 minutes. L’activité des antiseptiques est réduite dans de nombreuses circonstances physiques ou (bio)chimiques, en particulier lors de la présence de matières organiques (sang, sérum, pus, etc.). La connaissance de cette limite est essentielle pour appréhender l’activité des antiseptiques in vivo. Comme les antibiotiques, les antiseptiques peuvent être l’objet d’une résistance naturelle ou acquise de la part de certains micro-organismes [4]. Certaines bactéries sont devenues résistantes à la fois à des antibiotiques et à des antiseptiques.

Le prescripteur doit connaître les effets indésirables locaux (causticité, eczéma de contact) ou plus rarement généraux (toxicité viscérale, anaphylaxie) des molécules qu’il utilise, ainsi que les incompatibilités éventuelles des associations d’antiseptiques. D’une manière générale, il est préférable de ne pas associer entre elles, simultanément ou successivement, différentes spécialités antiseptiques. Pour tous les antiseptiques, le risque d’effet indésirable local ou systémique augmente en cas d’applications répétées, sur de larges surfaces, sous occlusion, sur une peau lésée, sur une muqueuse, ainsi que sur la peau du prématuré ou du jeune nourrisson. La possible contamination des antiseptiques par des micro-organismes doit être également connue afin de pouvoir choisir le conditionnement et les modalités de conservation (température, exposition à la lumière, etc.) appropriés. La seule limite au recours systématique à des présentations « pour usage unique » est en fait le prix élevé de celles-ci.

Les antiseptiques sont utilisés à grande échelle en dermatologie dans deux circonstances majeures : la « préparation » de la peau saine à une effraction cutanée (biopsie ou chirurgie dermatologique) et le « traitement d’appoint des affections cutanées primitivement infectieuses ou susceptibles de se surinfecter ». Cette dernière indication, mal documentée, a soulevé une controverse ces dernières années qui a rompu avec l’empirisme qui prévalait jusqu’alors [8]. Les antiseptiques sont souvent présents comme conservateurs dans des topiques ou des cosmétiques. Ils peuvent être responsables d’effets secondaires et sont désormais qualifiés d’« excipients à effet notoire ».

Les antiseptiques autrefois employés en préparations magistrales ont le plus souvent laissé la place à des spécialités pharmaceutiques industrielles. Les spécialités mentionnées dans ce chapitre (tableau I) sont celles utilisées en dermatologie pour l’antisepsie de la peau. Les spécialités utiles pour l’antisepsie de la bouche et des organes génitaux externes y sont associées pour des raisons de pratique dermatologique. En revanche, les spécialités destinées à l’antisepsie des yeux, des conduits auditifs externes, du nez, du vagin ou de l’anus, ainsi que les spécialités associant antiseptiques et antibiotiques, antifongiques, anti-inflammatoires ou anesthésiques locaux, en règle peu prisées des dermatologues, ne sont pas décrites. Il est impossible d’être exhaustif dans le recensement des spécialités destinées au grand public (spécialités dites « OTC », principalement commercialisées par les laboratoires Cooper, Gifrer, Gilbert, Hansa et Mercurochrome). Seules les spécialités figurant dans l’édition 2001 du dictionnaire Vidal® seront ici mentionnées avec un prix indicatif (plus petit conditionnement commercialisé) et leur taux de remboursement.

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