Sommaire
1 - GÉNÉRALITÉS
La couleur de la peau dépend de trois facteurs d’importance inégale : la teneur en hémoglobine, sous forme oxydée ou réduite, les pigments caroténoïdes et surtout les pigments mélaniques ou mélanines.
Ces derniers sont synthétisés dans les mélanocytes, par des organites intracellulaires spécialisés ou mélanosomes, évoluant en quatre stades,avec dépôt de plus en plus important de mélanine sur sa trame protéique.
À la fin de leur maturation, les mélanosomes sont distribués aux kératinocytes dépendant du mélanocyte considéré. Chaque mélanocyte pigmente trente-six kératinocytes : c’est l’unité épidermique de mélanisation.
L’activité biochimique des mélanocytes conditionne le type de mélanine synthétisée. Les eumélanines de couleur noire ne contiennent pas de soufre et sont photoprotectrices. Les phæomélanines de couleur rouge contiennent du soufre et sont photosensibilisantes. La diversité des phototypes résulte de l’association de ces deux groupes de mélanines sous l’influence principale des gènes des récepteurs.
La répartition des mélanosomes dans les kératinocytes dépend elle-même de trois facteurs : la stimulation lumineuse, qui entraîne une réunion des mélanosomes intra-épidermiques au-dessus du noyau ; les stimulations nerveuses, surtout importantes dans certaines espèces du règne animal (caméléon) ; les facteurs hormonaux. Ceux-ci sont représentés chez l’homme par les hormones stimulant la mélanogenèse, α- et β-MSH ayant toutes deux la même séquence heptapeptidique responsable de la stimulation de la mélanogenèse. Les hormones ovariennes, œstrogènes et progestérone, ont également un rôle stimulant. Plus accessoires apparaissent les androgènes et les hormones thyroïdiennes.
• Hypermélanoses : elles se définissent comme l’augmentation de la pigmentation normale de la peau. Elles doivent être distinguées des surcharges pigmentaires non mélaniques indiquées au tableau I. Ces pigmentations n’étant pas sous la dépendance des pigments mélaniques, les agents dépigmentants n’auront en général aucune efficacité sur elles. Cependant, il existe des situations cliniques où les processus peuvent être mixtes et où le système mélanique peut également être stimulé.
• Classification des hypermélanoses : elle se fonde sur la topographie et sur le mécanisme de production de la mélanine :
- les hypermélanoses épidermiques (tableau II) donnent une couleur brune à la peau et peuvent être dues à une augmentation du nombre des mélanocytes (hypermélanocytoses), secondaire à une multiplication tumorale, ou à une augmentation de la synthèse et de la distribution aux kératinocytes de la mélanine (hypermélaninoses) ;
- les hypermélanoses dermiques (tableau III) donnent une coloration brune tirant sur le bleuté, du fait de la diffusion à travers les couches épidermiques de la coloration réfléchie du pigment. En fonction de leur mécanisme, elles peuvent être dues à une hypermélanocytose ou à une hypermélaninose.
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Thérapeutique Dermatologique, Fondation René Touraine © 2001-2005