Sommaire
Ce chapitre passe en revue les médicaments dotés d’une activité antivirale utilisés en dermatologie pour le traitement des infections cutanéomuqueuses dues au virus herpes simplex (HSV), au virus varicelle zona (VZV) et au cytomégalovirus (CMV). Il est également axé sur les manifestations cutanées liées aux traitements antiviraux fréquemment utilisés dans d’autres domaines médicaux, particulièrement pour le traitement de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine, le virus de l’hépatite C (VHC) et le virus de l’hépatite B (VHB).
1 - INFORMATION DES PATIENTS
Les antiviraux les plus souvent utilisés en dermatologie sont l’aciclovir et le valaciclovir.
Ces médicaments sont principalement prescrits dans le traitement de l’herpès oral ou génital et dans celui du zona, et peuvent être administrés par voie orale (aciclovir et valaciclovir), intraveineuse (aciclovir) ou même locale (aciclovir ou cidofovir).
Ils ne peuvent pas éradiquer le virus et ne peuvent donc guérir l’infection, mais ils réduisent efficacement la douleur et la durée totale de ces maladies, particulièrement s’ils sont instaurés peu après l’apparition des lésions cutanées (où dès que le patient ressent des symptômes dans l’herpès récurrent).
Ils peuvent être utilisés dans le but de prévenir des poussées fréquentes d’herpès. Dans ces cas, ils sont administrés quotidiennement, même en l’absence de lésions. Un traitement préventif de ce type (avec l’utilisation de préservatifs) est également utilisé pour réduire le risque de transmission.
Ces médicaments délivrés sur prescription sont généralement bien tolérés, mais la dose doit être diminuée chez les insuffisants rénaux, qui doivent être étroitement surveillés durant le traitement.
Les patients doivent toujours demander un avis médical qualifié quant à leur traitement. L’auto-traitement prompt d’une récurrence d’une infection herpétique orale ou génitale peut cependant être bénéfique et doit commencer dès l’apparition de symptômes (prurit, sensation de brûlure, picotements ou douleur).
Des manifestations cutanées diverses et fréquentes sont associées au traitement antirétroviral de l’infection à VIH. Un syndrome lipodystrophique est un effet indésirable fréquent de nombreuses classes d’antirétroviraux et comporte une perte de tissus adipeux du visage, des extrémités et des fesses avec une accumulation de graisse à la partie supérieure du dos et dans l’abdomen et, rarement, une augmentation du volume des seins. D’autres effets indésirables cutanés sont des éruptions pouvant prendre plusieurs aspects, des anomalies de la pigmentation cutanée et unguéale et des troubles affectant les phanères. La majorité de ces manifestations peut être prise en charge par un traitement symptomatique, mais un expert doit toujours être consulté, car quelques-unes sont graves et nécessitent l’arrêt du médicament.
Les agents disponibles pour le traitement de l’infection chronique à VHC comportent la ribavirine, qui induit de façon relativement peu fréquente des éruptions prurigineuses spontanément résolutives, et un nouvel ensemble de médicaments qui comprend le télaprévir et le bocéprévir. Ces derniers sont responsables d’éruptions le plus souvent de sévérité légère à modérée qui ne nécessitent pas la suspension du traitement.
Dans de rares cas, les antiviraux utilisés dans le traitement de l’infection à VHB induisent des réactions cutanées graves.
×
N.B. : Ce contenu est limité et destiné au grand public. Si vous êtes professionnel de santé, cliquez ici pour vous inscrire gratuitement, et accédez à un contenu dédié et plus approfondi.
Si vous êtes déjà inscrit, connectez-vous !
Thérapeutique Dermatologique, Fondation René Touraine © 2001-2013