MENU
Thérapeutique Dermatologique
Un manuel de référence en dermatologie

Verrues

14 juin 2012, par PENSO-ASSATHIANY D.

Les verrues sont liées à la présence du virus papillomavirus humain (PVH). Elles peuvent siéger partout sur la peau et les muqueuses ; mais elles siègent préférentiellement sur les paumes et les plantes. Ce chapitre ne concerne pas les localisations muqueuses, notamment génitales (condylomes).

Elles peuvent être isolées ou en plaques et sont plus ou moins douloureuses en fonction de la localisation et de l’épaisseur de la couche cornée.

Elles se transmettent à partir de micro traumatismes cutanés. La contamination par les piscines ou les salles de sport est possible de même que la contamination intra-familiale.

Certains facteurs de risque augmentent la fréquence des verrues, notamment l’atopie, la diminution des défenses immunitaires qu’elle soit liée à un traitement ou à une maladie.

Sauf cas particuliers rares, il n’y a pas de risque évolutif dangereux .

Le virus PVH n’est pas cultivable ce qui rend la connaissance de ses mécanismes difficile à obtenir. Il n’y a pas de test sérologique utilisable.

Nous ne connaissons pas de traitement contre le PVH, ce qui rend l’efficacité des traitements de verrues aléatoire. Il existe une immunité locale qui explique la disparition spontanée d’une grande partie d’entre elles, notamment chez l’adulte.

Compte tenu de ces éléments (absence de dangerosité , absence de traitement dirigé contre le virus, caractère aléatoire de l’efficacité des traitements de verrues elle-mêmes ,possibilité de guérison spontanée), il est raisonnable de ne pas proposer de traitement dangereux, ni agressif.

Les principaux traitements peuvent être classés en deux grandes catégories : traitement physique par azote liquide et traitement chimique, appelés kératolytiques, utilisant des préparations à base d’acide salicylique.

L’azote liquide traite la verrue par le froid, induisant une brûlure du 2ème degré. Dans le meilleur des cas, une ampoule est créée et la verrue se détache. Malheureusement, cette méthode n’est pas toujours efficace en une fois et est souvent douloureuse. Elle nécessite alors des applications répétées, environ tous les 15 jours.

Les préparations salicylées ont pour avantage d’être moins douloureuses, mais pour inconvénient d’être contraignantes car le traitement doit être appliqué quotidiennement. Elles doivent être accompagnées d’un décapage à l’aide d’une lime jetable. Il faut éviter les instruments non jetables à type de pierre ponce, rape à cor ou lime métallique car ils sont contaminés par du génome viral. La concentration en acide salicylique varie en fonction de la localisation de la verrue. Elle est plus forte sur les plantes du pied que sur les doigts. Il existe des produits finis (pommade M.O.Cochon®, Transvercid®, Duofilm®, Kerafilm® etc....) avec des concentrations en acide salicylique variable, la plus forte étant la pommade M.O.Cochon® qui en contient 50%.

Les autres traitements, notamment par laser, injection intra lésionnelle, sont réservés à des indications particulières.

Il existe actuellement sur le territoire national, un protocole de traitement des verrues plantaires (etude VRAIE), qui cherche à savoir quelle est la bonne stratégie de traitement en cas de résistance à 5 semaiines de pomade M.O. Cochon®.

En conclusion, il y a encore beaucoup d’inconnues sur le virus des verrues et le traitement. Les traitements doivent être peu agressifs et l’efficacité comparable de la cryothérapie et des traitements keratolytiques bien conduits doit faire pencher la balance en fonction de la localisation de la verrue, de l’âge du patient et de sa demande.

× N.B. : Ce contenu est limité et destiné au grand public. Si vous êtes professionnel de santé, cliquez ici pour vous inscrire gratuitement, et accédez à un contenu dédié et plus approfondi.
Si vous êtes déjà inscrit, connectez-vous !

Suivez-nous

Newsletter

  Professionnels de santé

Les autres sites de la fondation