Prurigo actinique

19 juin 2018, par MISERY L.

1 - GÉNÉRALITÉS

Assez rare en Europe, le prurigo actinique est une photodermatose idiopathique probablement auto-immune, avec un fort déterminisme génétique puisque un variant de l’allèle HLA DR4 (en général DRB1*0407) est présent dans 90% des cas [1]. Il est surtout rencontré chez les Amérindiens. Sur le plan clinique, il se caractérise par [2] :

- une prédominance féminine ;

- l’atteinte cutanée initiale des zones photo-exposées qui se couvrent de papules et de plaques prurigineuses ;

- l’extension possible aux zones couvertes du tronc, en particulier aux fesses lorsque la poussée se prolonge ;

- les poussées printanières et estivales et les rémissions automnales pendant plusieurs années ;

- un prurit intense ;

- un aspect histologique de prurigo ;

- des explorations photobiologiques montrant une DEM normale ou abaissée et un test itératif le plus souvent positif ;

- la négativité des explorations biologiques à la recherche d’un lupus ou d’une porphyrie.

Le clinicien doit cependant suspecter un prurigo actinique lorsque :

- l’éruption apparaît avant la puberté (6-8 ans) ;

- le délai d’apparition après l’exposition à la lumière est long, de l’ordre de plusieurs heures ;

- il existe des lésions vésiculeuses eczématiformes, mais surtout des papules et des nodules excoriés ;

- les muqueuses sont atteintes : chéilite œdémateuse fissuraire et suintante, conjonctivite hyperhémiante et photophotique ;

- les poussées se prolongent plus de quatre semaines et laissent à leur décours des cicatrices.

Le diagnostic différentiel se discute surtout avec la lucite polymorphe.

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