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La peau est un organe privilégié de la vie de relation. Visible, touchée, facilement accessible, la peau est particulièrement liée à la vie émotionnelle et à la vie socioaffective et psychique. C’est pourquoi certaines difficultés psychologiques peuvent s’exprimer au niveau de la peau : des plus banales (par exemple le fait de rougir en public) aux plus rares et graves (par exemples les automutilations).
Ainsi, la peau facilement accessible, peut être embellie, rajeunie, maquillée, parée. Elle peut être aussi tatouée, percée, attaquée. Ces attaques du sujet sur sa peau peuvent être plus ou moins graves tant d’un point de vue dermatologique (du petit bouton tripoté aux plaies profondes mutilantes), que d’un point de vue psychologique (le souci de faire disparaître rapidement un bouton disgracieux à des conduites incontrôlables cherchant à exprimer un profond mal-être).
Les pathomimies cutanées entrent dans ce cadre : le malade est poussé à se créer lui-même des lésions cutanées et à chercher de l’aide auprès de divers soignants sans pour autant pouvoir dire à ces soignants qu’il est lui-même l’auteur de ses lésions cutanées.
Une telle conduite est le signe d’une très grande souffrance psychique. Elle s’inscrit le plus souvent dans une histoire de vie marquée parles séparations, les abandons, les deuils et s’accompagne parfois d’un état dépressif.
C’est dire combien l’approche thérapeutique doit être double, à la fois dermatologique avec un dermatologue capable d’accueillir la souffrance psychique, quel que soit son mode d’expression, et psychiatrique avec un psychiatre aussi psychothérapeute.
Le traitement psychologique est principalement psychothérapique. Le soutien psychologique apporté par le dermatologue, par l’équipe soignante, par les assistants sociaux et éventuellement, par l’entourage est fondamental. Les entretiens réguliers à visée psychothérapique plus en profondeur réalisés par un psychothérapeute, le plus souvent de formation psychanalytique, psychiatre ou psychologue de première formation, sont indispensables.
Un traitement chimique antidépresseur est parfois nécessaire quand il existe une dépression associée.
Le traitement d’un malade souffrant d’une pathomimie cutanée est souvent long, difficile et semé d’embûches. Ce traitement doit être cependant abordé et poursuivi au sein d’une relation soignants-malade confiante avec les différents intervenants. On sait en effet que le pronostic de cette pathologie est d’autant meilleur que le traitement psychologique a été mis rapidement en place et bien coordonné avec le traitement dermatologique.
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Thérapeutique Dermatologique, Fondation René Touraine © 2001-2012