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Thérapeutique Dermatologique
Un manuel de référence en dermatologie

Onchocercose

1er avril 2012, par MAHÉ A. & HUGUET P. & DEVELOUX M.

1 - GÉNÉRALITÉS

L’onchocercose est une filariose cutanée et oculaire due à Onchocerca volvulus, transmise par la piqûre d’une mouche appartenant au genre Simulium. Des campagnes d’élimination, fondées sur une stratégie combinée associant la lutte antivectorielle (épandages d’insecticides sur les gîtes larvaires de simulies) et surtout actuellement le traitement de masse des populations exposées par ivermectine, ont entraîné au cours de la dernière décennie un recul important de l’endémie onchocerquienne et de ses complications à l’échelon mondial [1]. Cette affection est ainsi en voie d’être éliminée d’Amérique du Sud en tant que problème de santé publique. Cette maladie est devenue beaucoup moins répandue dans certaines régions d’endémie historiques d’Afrique sub-saharienne (en Afrique de l’Ouest notamment) ; toutefois, d’autres pays de ce dernier continent connaissent encore des zones de prévalence élevée (Afrique centrale et orientale).

Le diagnostic d’onchocercose doit être évoqué chez un sujet originaire d’une zone d’endémie présentant typiquement un prurit chronique, sévère et diffus, intéressant plus particulièrement certaines zones (racine des membres, ceinture pelvienne, zones prétibiales) et s’accompagnant de modifications tégumentaires diverses : initialement, des lésions peu spécifiques à type de prurigo ; tardivement, des lésions hyperplasiques à type de lichénification ou, au contraire, une atrophie cutanée, des manifestations dyschromiques, des adénopathies, des nodules kystiques onchocerquiens sous-cutanés hébergeant des vers adultes prédominant au niveau du tronc et des membres. Les manifestations oculaires sont riches, polymorphes et peuvent conduire à la cécité : atteintes du segment antérieur à type de kératites, ponctuées puis sclérosantes, ou d’iridocyclites ; atteintes du pôle postérieur, à type de choriorétinite et d’atrophie optique. Le diagnostic repose sur la mise en évidence de microfilaires dermiques à la biopsie cutanée exsangue, au mieux quantifiée. Le test de Mazzotti (réaction cutanée ou générale faisant suite à une prise de 6 à 50 mg de diéthylcarbamazine) est dangereux en cas d’atteinte oculaire ou de loase associée n’est plus utilisé. Le diagnostic différentiel peut se poser avec une gale sarcoptique ou un prurigo par piqûres d’insectes.

Une forme dite « de primo-invasion » a été décrite chez des migrants européens dans les suites plus ou moins retardées d’un séjour en zone d’endémie ; le tableau est celui d’un œdème prurigineux unilatéral d’un membre (supérieur le plus souvent : « gros bras camerounais »), s’accompagnant d’une hyperéosinophilie sanguine [3]. Dans ce cas, la biopsie cutanée exsangue est souvent négative initialement mais la sérologie est généralement positive. L’existence de bactéries endosymbiotes du genre Wolbachia, également mis en évidence dans les filarioses lymphatiques, a permis d’envisager un traitement par doxycycline utilisable en thérapeutique individuelle [1, 2]. Cet antibiotique stérilise les femelles adultes et a un effet macrofilaricide.

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