Sommaire
Les capillarites sont un groupe d’affections dermatologiques caractérisées par des lésions purpuriques des membres inférieurs, de taille variable, parfois extensives, le plus souvent légèrement prurigineuses ou indolores. Histologiquement, il existe une infiltration discrète, de type lymphocytaire, du derme superficiel, associée à un œdème des cellules endothéliales et à une extravasation de globules rouges. Sous cet acronyme, on regroupe le purpura annulaire de Majocchi, la dermatite lichénoïde purpurique de Gougerot et Blum, la dermatite pigmentaire de Schamberg, le lichen aureus et l’eczematide-like purpura. Certains auteurs ont proposé de regrouper ces entités sous le terme de purpura simplex [4]. La physiopathologie de ces affections n’est pas claire ; certaines sont liées à la prise de médicaments (vitamines du groupe B, diurétiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens) [3, 4], qu’il convient d’arrêter s’ils sont retrouvés à l’interrogatoire.
Il n’existe pas d’études randomisées disponibles sur l’efficacité des traitements proposés, qui n’ont fait l’objet que de cas rapportés ou d’essais ouverts.
• Les dermocorticoïdes sont classiquement utilisés et cités dans les traités. Dans l’étude de Ratnam et al., ils étaient efficaces chez 10 patients sur 58 ayant une rémission de leur dermatose [4]. Ils semblent justifiés en cas prurit
• La griséofulvine, en dehors de son activité antifongique, aurait des propriétés immunomodulatrices. Tamaki et al. ont rapporté une série ouverte de 6 patients (cinq dermatites de Schamberg et un eczematide-like purpura). Un patient n’a pas toléré le traitement (phototoxicité). Les cinq autres ont eu une rémission sous traitement, en ce sens qu’aucune nouvelle lésion n’est apparue en l’espace de 1 à 3 mois de traitement, pour des doses de 500 à 750 mg/j. Il n’y a pas de renseignements sur l’évolution à long terme.
• La puvathérapie a fait l’objet de deux publications, comportant respectivement deux et sept malades [2, 6]. Les neuf malades traités ont tous vu disparaître leurs lésions après 7 à 20 séances (en moyenne 12). Le protocole n’était explicité que dans la série de Wong et Ratnam [6] : 0,6 mg/kg de psoralène, 3 séances par semaine, à des doses maximales entre 6 et 12 J/cm2. Les effets inhibiteurs de la puvathérapie sur la migration des lymphocytes T, la production d’interleukine 2 et la présence des cellules de Langerhans épidermiques expliqueraient ces bons résultats [2].
• La pentoxifylline (Torental®) a une action suppressive sur les interactions entre les lymphocytes T et les cellules endothéliales. Chez trois patients, à la dose de 300 mg/j, les lésions ont disparu après 3 semaines de traitement, sans récidive pour deux, et avec une récidive répondant à la reprise du traitement pour le troisième [1].
Il ne faut pas perdre de vue que ces affections peuvent disparaître spontanément : 67 p. 100 des 87 patients ayant fait l’objet d’un suivi dans la série de Ratnam et al. étaient améliorés ou guéris, la plupart sans traitement [4].
Il paraît logique dans un premier temps de proposer un traitement local (émollients, dermocorticoïdes) et, en cas de non-amélioration, les autres thérapeutiques. On peut se poser la question de l’intérêt d’une contention élastique dans cette pathologie faisant intervenir une fragilisation capillaire et prédominant aux membres inférieurs. L’hyperpression veineuse explique peut-être la localisation préférentielle aux membres inférieurs [remarque personnelle].
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Thérapeutique Dermatologique, Fondation René Touraine © 2001-2005