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Thérapeutique Dermatologique
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Filarioses

1er avril 2012, par DEVELOUX M.

1 - FILARIOSES LYMPHATIQUES

Les filarioses lymphatiques sont des helminthiases transmises par des moustiques appartenant à plusieurs genres. Ce sont des maladies tropicales dont les manifestations chroniques sont la conséquence de l’obstruction des voies lymphatiques par les filaires adultes [1].

On estime à 120 millions le nombre de sujets infectés dans le monde. Wuchereria bancrofti et sa variété pacifica est l’espèce la plus répandue, retrouvée dans toute la zone intertropicale. Brugia malayi, seconde espèce en importance, n’existe que dans certaines zones d’Asie du Sud-Est, Brugia timori est limitée à certaines îles indonésiennes. C’est une parasitose d’importation exceptionnelle en France métropolitaine. Elle n’est plus transmise dans les territoires ou départements d’outre-mer à l’exception de Mayotte et certaines iles de la Polynésie Française où elle persiste encore à l’état hypoendémique.

Les filaires adultes qui mesurent de 4 à 8 cm de long vivent dans le système lymphatique. Les microfilaires, embryons émis par les filaires femelles, passent dans le sang avec une périodicité variable suivant les espèces et les souches. La périodicité de W. bancrofti est surtout nocturne. Les vecteurs sont les femelles de moustiques des genres Culex, Aedes, Anopheles et Mansonia. Les microfilaires sont absorbées par un vecteur lors d’un repas sanguin auprès d’un homme parasité. Après un cycle, elles deviendront infestantes et seront inoculées à un autre hôte par un nouveau repas.

Les manifestations cliniques apparaissent après une incubation variant de quelques mois à plusieurs années. Les accidents génitaux sont fréquents chez l’homme lorsque W. bancrofti est en cause : lymphangite du scrotum, orchite, épanchement de la vaginale. Les lymphangites des membres ont une progression centrifuge. Les adénites sont isolées ou accompagnent les lymphangites. La répétition d’épisodes aigus aboutira au bout de plusieurs années à un blocage des voies lymphatiques à l’origine de manifestations chroniques. Celles-ci, parfois spectaculaires, sont devenues plus rares grâce à une prise en charge plus précoce des patients. Les accidents sont génitaux et lymphatiques : hydrocèles, orchi-épididyimites, adénopathies, adénolymphocèle, varices lymphatiques superficielles ou profondes dont la chylolymphurie est la manifestation la plus fréquente. L’éléphantiasis filarien siège surtout au niveau du membre inférieur, intéressant le pied et la jambe. Il est bosselé, irrégulier et végétant. Il doit être distingué des éléphantiasis d’origine streptococcique, des lymphangiomes diffus, d’une maladie de Kaposi ou d’une chromoblastomycose. Les éléphantiasis filariens peuvent également atteindre le membre supérieur, le scrotum, la vulve et le sein.

Une proportion non négligeable de sujets infectés sont asymptomatiques.

Le diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence des microfilaires dans le sang. L’heure du prélèvement doit tenir compte de la périodicité de l’espèce. La recherche des microfilaires fait appel à des méthodes plus ou moins sensibles : frottis, goutte épaisse, leuco-concentration, filtration sur membrane. L’éosinophilie sanguine n’est présente qu’au début. La sérologie est peu spécifique, souvent négative au stade des manifestations chroniques.

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