Sommaire
1 - DÉFINITION
Les tréponématoses sont des infections dues à des bactéries spiralées appartenant au genre Treponema, à l’ordre des Spirochaetales. On distingue la syphilis vénérienne (due à Treponema pallidum ssp pallidum) des tréponématoses dites non vénériennes ou endémiques (TE) comprenant le bejel (ou syphilis endémique, firjal) (du à T. pallidum spp endemicum), sévissant dans les régions sèches sahéliennes africaines, le pian (yaws, framboesia, parengi, paru, bouba) (du à T. pallidum spp pertenue), s’observant dans des zones tropicales ou équatoriales humides sur tous les continents, la pinta (caraté, mal del pinto, puru-puru) (du à T.carateum), se rencontrant, désormais exceptionnellement, dans des foyers d’Amérique centrale et du sud. Ces différents spirochètes ne sont pas cultivables in vitro et ne sont pas distinguables morphologiquement. Le mode évolutif, les moyens de diagnostic sérologique et la thérapeutique sont de plus identiques.
Les études génomiques et paléo-anthropologiques ne permettent pas d’affirmer l’origine de la syphilis mais une hypothèse plausible évoque une mutation du tréponème de la pinta, disséminé par les conquistadors, en tréponème du bejel, dans les régions arides. La forme vénérienne de la syphilis serait apparue ensuite en Europe et au Moyen-Orient après une nouvelle mutation et un mode privilégié de transmission sexuelle entre adultes.
Les TE ont en effet une transmission principalement non vénériennes et résultent de contacts rapprochés entre les enfants et parfois entre eux et des adultes dans un contexte de promiscuité et d’hygiène précaire ; la possibilité d’une transmission sur le mode vénérien n’est pas exclue mais reste exceptionnelle. Par contre la transmission materno-fœtale n’est pas décrite (contrairement à la syphilis congénitale), cela étant aussi constaté lors d’expérimentation chez l’animal. La fréquence de la maladie chez les enfants résulterait d’une immunité plus faible. Le taux de prévalence « clinique » des tréponématoses endémiques est inversement proportionnel à celui de la syphilis vénérienne dans une population donnée quel que soit l’âge et résulterait peut-être de protection immune croisée en raison de la très forte communauté antigénique de ces tréponèmes. La résurgence de ces infections durant les années 1980-2000 (alors qu’elles étaient presque éradiquées après les campagnes de traitement de masse par pénicilline des années 1950-1960), reste mal comprise mais résulte probablement du manque de suivi, de l’absence d’une seconde campagne à quelques années d’intervalle et de la dégradation des conditions d’hygiène du fait de crise économique ou de conflit ; il n’y a pas de preuve de l’implication de l’épidémie de SIDA.
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