MENU
Thérapeutique Dermatologique
Un manuel de référence en dermatologie

Nodule des trayeurs

24 février 2005, par SEGARD M. & CATTEAU B.

Le nodule des trayeurs est une affection virale bénigne due à un Parapoxvirus transmis le plus souvent lors de la traite des bovins par contact direct avec les mamelles infectées. La contamination indirecte par un objet souillé est possible. Il s’agit d’une maladie essentiellement professionnelle touchant les personnes au contact des animaux : éleveurs et vétérinaires. Cependant, étant donnée l’utilisation actuellement presque systématique des trayeuses, cette infection est devenue rare.

Après une période d’incubation de 3 à 7 jours, une ou plusieurs lésions apparaissent sur les avant-bras, le dos des mains et/ou des doigts. Initialement, il s’agit d’une papule rouge-violacée qui, en quelques jours, évolue vers un nodule de 1 à 3 cm au centre croûteux ou purulent, entouré d’une zone érythémateuse et œdémateuse. La régression lésionnelle survient spontanément en 2 à 4 semaines sans cicatrice. Des complications sont possibles : surinfection bactérienne, adénopathie satellite avec parfois une lymphangite et un érythème polymorphe.

La culture du virus étant difficile, le diagnostic repose sur l’aspect clinique et la notion d’un contact récent avec un bovin infecté (lésions papulo-croûteuses des trayons). L’histologie standard n’est pas spécifique. En revanche, l’étude en microscopie électronique permet d’identifier rapidement le Parapoxvirus dans le cytoplasme des cellules épidermiques. Cependant, cet examen est exceptionnellement pratiqué.

En raison de son involution spontanée, cette affection ne nécessite que des soins locaux antiseptiques (chlorhexidine ou Bétadine® solution), éventuellement complétés par l’application de pommades antibiotiques (acide fusidique, chlortétracycline, sulfadiazine argentique) pour éviter les surinfections bactériennes. Une antibiothérapie antistaphylococcique et/ou antistreptococcique (pénicilline M ou V, pristinamycine) sera nécessaire en cas d’infection régionale (adénopathie, lymphangite).

En ce qui concerne le traitement prophylactique, il est nécessaire de manipuler les trayons des bovins infectés avec des gants lors de la mise en place des trayeuses. Le lait provenant de l’animal contaminé doit être retiré du circuit de la consommation. Enfin, sur le plan vétérinaire, il n’existe pas de vaccination spécifique.

× N.B. : Ce contenu est limité et destiné au grand public. Si vous êtes professionnel de santé, cliquez ici pour vous inscrire gratuitement, et accédez à un contenu dédié et plus approfondi.
Si vous êtes déjà inscrit, connectez-vous !

Suivez-nous

Newsletter

  Professionnels de santé

Les autres sites de la fondation