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Thérapeutique Dermatologique
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Nodule douloureux de l’oreille

23 février 2009, par FUSADE Th.

Le nodule douloureux de l’oreille (chondrodermatitis nodularis chronica helicis) est une lésion nodulaire érythémateuse adhérente au cartilage, atteignant le plus souvent la partie externe de l’hélix, mais pouvant parfois être localisée sur l’anthélix ou l’antitragus. Sa surface présente une croûte ou un pertuis central laissant sourdre un liquide filant ou purulent. Le caratère hyperalgique, volontiers insomniant et exacerbé par la palpation est assez caractéristique du nodule douloureux. En général asymétrique, cette affection se développe souvent chez l’homme de plus de 40 ans.

L’examen histologique met en évidence l’élimination transdermique d’un matériel nécrobiotique dermique associé à une hyalinisation du cartilage sous-jacent et à une réaction inflammatoire du périchondre.

Bien que l’étiologie du nodule douloureux soit toujours discutée, il est vraisemblable que la configuration anatomique de l’oreille, caractérisée par l’absence de tissu sous-cutané s’interposant entre le derme et le périchondre, ainsi que l’exposition des zones saillantes aux traumatismes et aux frottements interviennent dans la genèse de la lésion.

Le traitement du nodule douloureux peut être abordé de trois façons : la destruction de la portion cartilagineuse incriminée, la lutte contre l’inflammation locale et la suppression des frottements localisés sur la lésion.

• Destruction lésionnelle : le traitement chirurgical nécessite l’exérèse ou la destruction du nodule et du cartilage sous-jacent. En fonction du diamètre lésionnel, on proposera une exérèse cunéiforme du pavillon de l’oreille pour les lésions les plus grandes, le traitement d’un nodule de 1 à 3 mm de diamètre pouvant se limiter à l’éxérèse longitudinale du bourrelet de l’hélix.

La destruction par vaporisation au laser CO2 de la lésion cartilagineuse a également pu être proposée, mais l’exposition cartilagineuse et les risques de chondrite limitent l’emploi de cette technique.

Dans le cas particulier des lésions tout à fait débutantes, une cryothérapie peut arrêter l’évolution douloureuse.

• Lutte contre l’inflammation : des injections intralésionnelles de corticoïdes à des concentrations de 2,5 à 40 mg/cm3 à raison de deux à trois injections hebdomadaires d’acétonide de triamcinolone ont été proposées. L’application biquotidienne de valérate de bétaméthasone à 0,1 p. 100 pendant trois à six semaines entraîne des guérisons.

• Suppression des frottements : une injection sous-cutanée de collagène réticulé en regard de la lésion crée un matelas s’interposant entre la peau et le périchondre. Il permet, en répartissant les pressions à l’appui, de favoriser l’évolution de nodule douloureux.

Dans la pratique, le traitement se concentrera d’emblée sur la destruction lésionnelle. Un érythème associé à une douleur de l’hélix débutante autorisera une cryothérapie. Si la lésion est déjà évoluée, une exérèse chirurgicale sera privilégiée.

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