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Thérapeutique Dermatologique
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Photodermatose printanière juvénile

24 février 2005, par MEUNIER L.

La photodermatose printanière juvénile est une entité proche des lucites, survenant chez l’enfant, l’adolescent ou l’adulte jeune. Ayant les cheveux plus courts, les garçons sont plus fréquemment atteints. L’affection débute par un prurit discret des oreilles puis se traduit par la survenue, sur un fond érythémateux, de papules vesiculo-croûteuses ou plus rarement de bulles siégeant typiquement sur le bord libre de l’hélix. Le dos des mains et des avant-bras peut également être atteint mais de façon beaucoup plus rare. L’apparition des lésions, qui se fait au soleil printanier, jamais estival, est déclenchée par le froid matinal. Une ou plusieurs poussées surviennent à chaque printemps, l’affection s’atténuant peu à peu, puis disparaissant au bout de quelques années.

Sur le plan histologique, il existe une nécrose épidermique associée à une exosérose, l’aspect pouvant être très proche d’un érythème polymorphe ou d’une toxidermie bulleuse. Dans le derme, il existe un infiltrat inflammatoire discret à prédominance périvasculaire, sans nécrose fibrinoïde. Les explorations photobiologiques sont négatives, l’éruption étant déclenchée par l’association de la lumière solaire et du froid.

Le diagnostic différentiel se pose avec un eczéma aigu ou un herpès de l’hélix (surtout dans les rares formes unilatérales de photodermatose printanière juvénile). L’érythème polymorphe est plus difficile à écarter, d’autant que les aspects cliniques et histologiques peuvent être très voisins. Enfin, certains auteurs considèrent que la photodermatose printanière juvénile correspond à une forme localisée de lucite polymorphe.

Le retentissement psychologique et physique est minime, l’évolution étant spontanément favorable en huit à quinze jours, sans séquelle.

Les informations à donner aux malades sont les suivantes :

- la cause est inconnue, avec un rôle conjoint du froid et de la lumière solaire. Il existe de rares cas familiaux ;

- l’évolution est bénigne, par poussées printanières. Les récidives annuelles sont possibles ;

- la guérison est le plus souvent spontanée ;

- le taitement préventif est la protection vestimentaire.

L’affection est bénigne et transitoire ; il n’y a pas de pathologie associée et aucune surveillance au long cours n’est nécessaire.

L’abstention thérapeutique est le plus souvent justifiée ; une corticothérapie locale en courte cure peut accélérer la guérison et calmer les démangeaisons. La photoprotection vestimentaire des oreilles pendant les premiers froids printaniers peut permettre de prévenir les récidives.

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