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Thérapeutique Dermatologique
Un manuel de référence en dermatologie

Candidoses

31 août 2005, par FEUILHADE DE CHAUVIN M. & LACROIX Cl.

Sommaire

Les candidoses cutanéo-muqueuses sont des infections opportunistes dues à des levures du genre Candida, capables de se développer chez un hôte devenu susceptible à l’infection dans diverses situations. Une dizaine d’espèces sont reconnues comme potentiellement pathogènes pour l’homme. Candida albicans reste l’espèce responsable de la très grande majorité de ces candidoses superficielles.

Candida est une levure (élément unicellulaire bourgeonnant ou blastospore) qui, lorsqu’elle devient pathogène, développe une forme pseuso-filamenteuse ou filamenteuse, à l’exception de C. glabrata (anciennement Torulopsis glabrata) qui ne filamente pas. C. albicans et C. glabrata sont des endosaprophytes naturels du tube digestif et de la sphère génitale, mais C. albicans n’est jamais saprophyte de la peau saine. Les autres espèces de Candida (C. tropicalis, C. krusei, C. kefyr...), souvent apportées par l’alimentation, peuvent survivre et se multiplier dans le tube digestif. Enfin C. guillermondii et C. parapsilosis peuvent être des saprophytes de la peau saine [3]

Trois stades doivent être distingués dans l’infection :

— le saprophytisme : la levure sous forme de blastospore est normalement présente dans le site en faible quantité, en équilibre avec la flore locale des autres micro-organismes ;

— la colonisation : la levure se multiplie sous forme de blastospores, en quantité plus importante qu’habituellement parce que des conditions locales le lui permettent. C’est le terrain qu’il faut traiter ;

— l’infection proprement dite ou candidose : c’est le passage de l’état saprophytique à l’état parasitaire. La levure développe sa forme filamenteuse ou pseudo-filamenteuse. Elle est alors capable d’adhérence et d’envahissement tissulaires. Elle est responsable des symptômes observés. Il faut traiter la candidose et évaluer les facteurs favorisants, exogènes ou endogènes.

Les candidoses cutanéo-muqueuses sont le plus souvent aiguës et subaiguës ; elles se développent dans quatre sites préférentiels.

Bucco-digestif :

— candidose buccale : muguet, glossite, stomatite, langue noire villeuse (rappelons que les étiologies en sont multiples) ;

— candidose digestive : œsophagite, gastro-entérite, colite, anite.

Génital : vulvite et vulvo-vaginite, balanite et méatite.

Cutané :

— intertrigo des grands plis : plis inguinaux, pli interfessier, plis sous-mammaires et replis abdominaux, creux axillaires, dermite fessière des nourrissons ;

— intertrigo des petits plis : espaces interdigitaux des mains (surtout atteinte des 3e et 4e espaces). L’atteinte des espaces interorteils est rare. La perlèche, la chéilite par extension d’une candidose buccale sont possibles. Citons les folliculites éruptives décrites chez des héroïnomanes qui sont actuellement rares.

Ongles : les onyxix s’observent essentiellement aux mains. L’atteinte typique débute par un péri-onyxis avec atteinte secondaire de l’ongle. L’évolution subaiguë peut aboutir à une onychomycose totale. Un second type d’atteinte est l’onycholyse primitive d’apparition brutale.

Citons dans ce chapitre, la candidose congénitale du nouveau-né caractérisée par une éruption disséminée, maculo-papuleuse puis vésiculo-pustuleuse avec ou sans muguet.

Les candidoses cutanéo-muqueuses chroniques sont des infections très rares : elles sont associées à un déficit de l’immunité cellulaire de gravité variable ou à une endocrinopathie, (thymome, aplasie ou hypoplasie thymique...).

Le diagnostic de candidose repose sur une confrontation clinico-biologique. La responsabilité de Candida est suspectée lorsqu’il y a corrélation entre la symptomatologie clinique et :

— l’isolement de Candida sp. en grande quantité en culture avec un examen direct montrant le présence de blastospores et de pseudo-filaments à partir d’un site où le champignon est normalement présent en petite quantité. Cela permet la distinction avec le portage simple dont il existe des variations physiologiques ;

— l’isolement de C. albicans, quelle qu’en soit la quantité, d’un site (par exemple la peau, les ongles) où il est normalement absent ;

— l’obtention de la guérison après un traitement spécifique bien conduit. Un échec thérapeutique doit faire suspecter l’existence d’une pathologie sous-jacente facilitant et pérennisant la candidose.

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